C’est cliché, médiatisé, vulgarisé, commercialisé… bref on en passe, mais cela a tout de même un fond scientifique! A l’occasion de la proche sortie du film Titanic en 3D il est peut-être intéressant de se demander comment nous sommes passés d’un événement historique dramatique à une histoire romancée. Le lien entre recherche scientifique (car effectivement l’épave a fait l’objet de fouilles) et diffusion de l’information, médiatisation, est évident!
Un article ici sur le site du magazine « Première » relève un point intéressant. Ce film réalisé par James Cameron est l’un des plus grands succès du cinéma, il concentre histoire d’amour, passion et drame dans un cadre authentique, ancien qui nous transporte. Certes, mais la réalisation de chaque détail repose sur une analyse historique précise. Rappelons-nous en le début, le récit est rétrospectif, le personnage Rose rescapée se remémore cette histoire bien des années plus tard grâce à des objets que l’on ressort de l’eau. Car l’archéologie, c’est bien le discours sur l’ancien, le passé. Ce lien exprimé au début du film montre bien que chaque costume, pièce, objet relève d’une recherche historique. Tout comme Luchino Visconti qui à propos de son film « Le Guépard » disait que pour pouvoir jouer pleinement le rôle de l’époque il fallait que chaque détail soit authentique (comme le contenu du sac d’une femme par exemple). En somme on doit reconnaitre la valeur des recherches et notamment ici en archéologie subaquatique.
Lors de notre article sur l’INA nous avions mentionné l’existence de blogs lié à cette institution scientifique. Il en est un dédié spécifiquement à l’épave du Titanic. Il s’agirait plus d’un journal de bord que d’un blog ne réalité. Il n’y a que très peu d’articles, en anglais évidemment mais dans un langage abordable. Il y a peu d’illustrations et elles ne sont pas très significatives concernant l’épave. On aimerait en voir plus et aussi en savoir un peu plus sur l’avancée des fouilles car rien n’a été publié depuis 2010. De plus l’aspect du site est très peu attractif. Néanmoins on peut observer au bas de la page des liens vers plusieurs sites.
Notamment un sur l’expédition Titanic qui permet de voir virtuellement l’épave. Ce site là au contraire est très attractif grâce à son design et à la mise en scène. Pour autant on tombe là peu à peu dans la médiatisation, la vulgarisation ou encore le jeu sur l’aspect dramatique de l’épave. Pour découvrir le site on descend peu à peu les pages comme si nous étions en plongée, les mètres défilant, les fonds marins s’assombrissant et un sous-marin apparaissant.
Certes, il convient donc à un plus large public que le précédent blog pourtant fait par la même équipe de recherche.
Cette page a été créée dans le cadre de l’exposition des artefacts du Titanic à New York en 2012, car cela fera 100 ans que l’épave a échoué et qu’elle continue d’attirer la curiosité du plus grand nombre. Des milliers de personnes sont certainement attendues, rêvant de découvrir les secrets enfouis de cette épave qui a tant choqué. Ce qui est intéressant c’est de se demander pourquoi l’exposition a été faite. N’étant pas des étudiants en histoire de l’art mais en archéologie, nous n’avons pas abordé la manière d’appréhender une exposition mais leur but me semble tout à fait légitime. En effet, le but premier est de raconter de vraies histoires. L’exposition va-t-elle à l’encontre du film qui lui-même refait une sortie en 3D à la même époque? Y-a-t-il là une rivalité entre blockbuster et recherche scientifique qui elle-même doit faire des concessions pour se faire connaître?
On peut également suivre l’équipe de recherche de l’expédition du Titanic grâce aux réseaux sociaux comme Facebook. Ils ont en effet créé une page où quotidiennement ils mettent en ligne des informations d’ordre historique sur le bateau, sa créations, les membres de son équipage ou encore les avancées des recherches. Le principe de l’anecdote journalière sur facebook est judicieuse!
En somme de nombreuses personnes peuvent suivre cette actualité de manière très accessible. Ces informations sont claires, agrémentées de photographies et surtout régulières.
On ne peut donc que vanter les mérites de cette équipes en constatant tout de même l’écart entre le site de l’INA hautement scientifique, qui ne met que de gros pavés en ligne, avec la création de sites plus accessibles et dédiés certainement à un public plus large.
Cet écart est-il fondé, nécessaire? Pour cela rappelons que nous avons créé un sondage sur la page « Idées reçues » notre blog qui traite la question des médias et de la diffusion du savoir scientifique.
Vous pouvez également visiter d’autres blogs de l’INA comme celui du Cape Gelidonya Project. Elle date du XIIIème siècle av. J.-C., (100 ans après celle d’Ulu Burun, voir notre article) et a été découvert près du Cap portant le nom de projet. Celui-ci est très clair et agencé sous la forme d’un journal de bord très illustré. Les textes ne sont pas toujours de nature scientifique mais ils décrivent de manière progressive les différentes étapes de l’exploration et de la fouille de l’épave. On peut donc constater que ce blog s’ouvre à un plus large public, car plus aéré et attrayant.
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