Publié par : Archeologiesubaquatique | avril 5, 2012

James Cameron et la recherche scientifique

Après une remarque fortement pertinente de nos camarades dont nous vous recommandons le blog sur les soldats de terre cuite de l’Empereur Qin, je voudrais revenir sur notre article du Titanic et aborder à nouveau le thème suivant. En effet le film Titanic met l’accent sur le côté dramatique et émotionnel. Mais il serait judicieux de se pencher sur la figure de James Cameron qui n’est pas seulement un producteur de films a succès. Un événement récent a fait date. Comme le dit cet article du Monde : « James Cameron atteint le fond de la fosse des Mariannes ».

La photographie suivante prise par le National Geographic, présente le submersible « Deepsea Challenger » qui a permis au réalisateur d’explorer la fosse des Mariannes le 25 mars 2012. La fosse des Mariannes est « la fosse océanique la plus profonde actuellement connue et est l’endroit le plus profond de la croûte terrestre ». C’est donc un événement majeur qui a bouleversé le cours de la recherche scientifique puisque ont pu être réalisés une série de clichés et de vidéos montrant des espèces animales inconnues ainsi qu’une série de prélèvements par carrottages, méthode très courante en archéologie et géomorphologie qui consiste en l’action de retirer du sol un échantillon cylindrique. Cette méthode permet de réaliser des prélèvements, d’étudier la succession des sédiments et d’avoir alors une approche chronologique ; ainsi que d’étudier les différentes espèces végétales et animales présentes à ces différents moments.

L’article mentionne la réaction de l’océanographe Lisa Levin qui exprime l’idée suivante. La démarche de Cameron aurait le mérite de favoriser « le soutien du public ». Puisqu’elle pointe le fait qu’effectivement le financement des recherches sous-marines est en forte baisse. L’utilisation d’une telle personnalité rend l’événement plus attractif, ce record a largement été médiatisé et c’est pour cela que nous en parlons aujourd’hui! Elle ajoute ensuite : « Le Deepsea Challenge a le potentiel de sensibiliser le public bien plus que n’importe quelle espèce de découverte (…). James Cameron est le Jacques Cousteau des fonds marins. » Alors a quelle prix doit se faire la recherche scientifique? Quelles concessions devons-nous réaliser afin de poursuivre dignement nos métiers? Grâce à la diffusion de l’information, notamment par un tweet de James Cameron une fois sous les eaux disant qu’il lui tardait de raconter ce qu’il voyait, on a l’impression de suivre en direct l’aventure d’un homme célèbre devenant le nouvel héros du fond des mers! Soit, que penser de cette constante dualité entre recherche scientifique et médiatisation en vue d’un plus large financement? Le débat reste ouvert, à vous de partager vos réactions!

Concernant celles des internautes à propos de l’article du monde, elle est quasiment unanime. Pour eux il ne s’agit pas d’un vrai record, mais l’abondance des fautes d’orthographes et des considérations peu compréhensibles met le doute sur la légitimité de leurs propos.

Sur le site du National Geographic sont exposées des informations dont un article sur le Titanic : Titanic de James Cameron en 3D : l’exactitude des détails. Il semble que pour commémorer les cent ans du naufrage du paquebot ils aient voulu faire le lien entre la fiction et la réalité en vue de toucher un plus large public. Cet article vante les recherches menées par James Cameron pour démontrer que ce que l’on regarde est issu d’un long travail de préparation où chaque détail compte. Le National Geographic ne fait-il pas l’apologie de ce réalisateur qui a certainement financé leurs recherches quand ils disent : La précision, anecdotique, permet néanmoins de pointer du doigt les fréquents écarts des réalisateurs. Ces derniers n’hésitent pas à sacrifier la réalité scientifique au profit de l’action. Néanmoins il est vrai que dans de nombreux films le soucis de vraisemblance est délaissé au profit d’un plus grand impact sur le public.

Le numéro d’avril 2012 du National Geographic est consacré à l’épave du Titanic qui propose une « promenade fantomatique » à l’intérieur du bateau, tout comme James Cameron qui y a passé plus de 500 heures. Le titre de la revue est lui aussi éloquent, à l’image du titre de l’exposition (True Stories) : « What really happened » (« Ce qui est réellement arrivé »).

Vous pouvez voir ci-dessous plusieurs vidéos tournées par le National Geographic dont nous avions déjà parlé dans cet article, et qui généralement accentue le côté dramatique (musique oppressante, images attractives avec un arrière goût mystique).


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