Les 2 sites internet du Nordic Underwater Archaeology (NUA) et de la Société Archéologie Maritime du Morbihan (SAMM) sont représentatifs de l’éparpillement des informations disponibles aujourd’hui.
Avec le NUA, nous accédons à une quantité impressionnante d’informations génériques numériques : adresses de musées, liste de projets, base littéraire, techniques de fouilles, etc…
Les références classées par domaine présentent lien après lien un rapide aperçu de leur objet en n’omettant pas de rappeler la spécificité archéologique sous-marine.
Une telle profusion confère aux informations ainsi mises à disposition un caractère quelque peu désincarné. L’expression d’une réalité tangible manque pour en apprécier toute la richesse. Les informations sont assez confuses et l’on ne sait trop comment se repérer, le manque d’organisation est donc flagrant.
En revanche, avec la base de données de la SAMM, le « concret sous-marin » occupe tout l’espace documentaire. Même si à première vue le site ne suit pas un plan clair et la page d’accueil est bombardée d’onglets sur des sujets très divers non regroupés par catégories.
Pour autant, la précision est flagrante concernant les informations historiques et de localisation recueillies par l’équipe d’archéologues sous marins qui ont prospecté, recensé les navires et capitalisé les recherches documentaires dans cette base de données. Celle-ci est une source documentaire formidable sur l’organisation des campagnes de fouille des épaves listées (et pour autant qu’il n’existerait pas d’interdits à l’organisation de ces fouilles, ce n’est qu’une hypothèse).
Le site recense 11.482 navires dont le vapeur Baigorry, et le paquebot Alfonse XII. Il existe une page qui met à disposition des fiches sur des épaves classées par ordre alphabétique. Vous pouvez ici lancer une recherche sur un bateau pour voir si celui-ci est recensé.
Bien évidemment, la mise en parallèle des 2 sites web n’a pour objet que d’illustrer la situation de 2 sites très riches en informations que tout oppose en apparence : d’un coté l’information numérique exclusive ne parle que d’archéologie sous-marine dans tous ses aspects, de l’autre coté l’information ne traite que de la réalité concrète des épaves et ignore totalement l’aspect potentiel archéologique sous-marin (à l’exception des moyens techniques utilisés).
Or, il n’y aurait que des avantages à mutualiser les sources : nouveaux apports à la recherche, tant du point de vue des techniques et moyens locaux déployés que de celui des approches et méthodes de l’archéologie sous-marine, nouveaux partenaires, contacts…
Le « vestige » est le mot-clé de l’archéologie. Artefact qui suscite et motive, son existence est attachée au monde du réel. L’archéologue sous-marin est un passionné qui entretient « sa flamme » avec le concret. Dans cet esprit, l’information numérique, certes nécessaire, reste insuffisante et un peu « tristounette ».
A l’inverse, il est dommage que la base de données des épaves de la SAMM (intégrée aujourd’hui au domaine public) ne figure pas parmi les références « liens web » d’organismes, qu’ils soient institutionnels comme le GRAN, le SEAS par exemple, ou pas (voir notre article sur les associations).
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